Il a marché pour se purifier. Il y a les cafés de Steenvoorde, le blizzard de Fesches-le-Châtel, les migrants de Breil-sur-Roya... kilomètre après kilomètre, Gérald Andrieu, ex-rédacteur en chef à Marianne , dessine les contours d'une France reléguée, invisible depuis Paris. Chaque étape est la pièce d'un grand puzzle français. Une enquête rare et passionnante. Entretien.
Le Point.fr : Pourquoi marcher en arpentant la frontière? ?
Gérald Andrieu : Notre métier de journaliste politique s'emballe pendant les campagnes électorales. J'ai suivi la présidentielle de 2012, dont je suis ressorti lessivé et étourdi. J'avais sillonné la France pendant un an, sans jamais vraiment parler aux Français ni rien voir du pays. Je voulais en finir avec les réflexes idiots du métier. On ne peut pas expliquer le monde quand on est soumis à la pression de l'immédiateté. La marche était donc une manière de ralentir. Certes, c'est peut-être une mode, mais qui rompt avec le tourbillon de la modernité. Quant à la frontière, elle m'a permis de me tenir éloigné de Paris, des candidats et des médias, et d'aller à la rencontre des habitants de cette France périphérique dont on parle tant, mais qu'on montre et qu'on écoute finalement très peu.
Comment expliquez-vous l'invisibilité de cette France...

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